Fabrice Vigier, maître de conférences en histoire moderne à l’Université de Poitiers, invité du CCHA, a fait un retour remarqué samedi dernier, 15 décembre, salle Camille Pagé. En effet, en 2000 déjà, ce spécialiste de la France de l’Ancien Régime avait fort intéressé son public en présentant « Les curés du Châtelleraudais au XVIIIe siècle ». Cette fois-ci, Fabrice Vigier nous entraîne dans « Les auberges de Châtellerault et des environs aux XVIIe et XVIIIe siècles », une conférence spécialement préparée pour l’occasion et présentée à 70 Châtelleraudais qui ont pu apprécier ce moment privilégié.
A cette époque, Châtellerault est une ville relativement grande qui compte entre 8 000 et 10 000 habitants. Siège d’une administration royale, elle possède un hôpital, une maréchaussée, une justice pour les marchands, un service des Eaux et Forêts…
La ville se trouve sur le trajet d’une grande voie de circulation, sur la route royale qui relie Paris-Tours à Poitiers et plus loin encore. La Vienne, autre grande voie de communication, est un atout de choix pour la ville. De plus, le Châtelleraudais est un pays industrieux grâce à ses activités manufacturières dont la coutellerie de renommée nationale et les activités commerciales du port. Beaucoup de marchandises passent par les quais, en particulier les eaux de vie en provenance de la région de Cognac. Des voitures acheminent la marchandise de Saintonge jusqu’à Châtellerault puis, par la Vienne, elle descend vers Tours et Paris. La circulation des vendeurs, acheteurs et voyageurs est intense, il faut pouvoir les accueillir pour manger et dormir, c’est le rôle des auberges.
En venant de Paris ou de Tours, en approchant de Châtellerault, on trouve une auberge aux Ormes, également relai de poste qui existe encore, dont une grange est transformée en salle de concert à la belle saison. Quelques lieues plus loin, on peut s’arrêter à Ingrandes-sur-Vienne à l’auberge du « Grand cerf » située au bord de la route tout près de l’église.
A Châtellerault, porte Sainte-Catherine, on ne peut manquer la grande auberge de « La tête noire » qui a laissé son nom au quartier.
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