Le CCHA présentait, à l’occasion de son 89ème forum tenu à Scorbé-Clairvaux, trois travaux du groupe de recherche sur la guerre 1914-1918 : les femmes à Châtellerault, le vote de la loi des 3 ans et le portrait de la commune qui nous accueillait, au début du siècle.
Bernard Fy nous a ainsi présenté les caractéristiques de Scorbé-Clairvaux, commune rurale de la vallée de l’Envigne, comprenant, en 1911, 1451 habitants, qu’il a qualifiée de « plus prospère du canton de Lencloître », indiquant que « pratiquement tous les ménages disposaient d’une maison ».
A partir de plusieurs sources dont les archives municipales, il a illustré cette prospérité par les deux ressources principales de la commune :
La foire agricole : 30 % des recettes inscrites au budget communal provenant des droits de placement perçus,
L’agriculture avec plus des deux tiers des actifs agricoles propriétaires, la diversité des productions tant animales que végétales dont les cultures maraichères.
Les principales dépenses portaient sur la voierie.
Les autres acteurs de la vie économique ont aussi été présentés et parmi eux, 17 artisans, des cantonniers, des employés du chemin de fer…
Des images inédites ont illustré la vie au bourg : la chapelle Sainte Néomaye, les écoles, les fêtes (vignerons à la Saint-Vincent, laboureurs à la Sainte-Blaise…), en présence d’une fanfare de 30 musiciens…
Desservi par le chemin de fer, animé par sa foire agricole et se préparant à l’électrification, le bourg était largement ouvert à la modernité.
Françoise Metzger nous a décrit la vie des femmes à Châtellerault en 1911. Elle a rappelé l’évolution de leur statut social et de leurs loisirs (fête de charité de 1911). A la lumière du recensement de la population, elle a brossé le portrait des travailleuses : domestiques, couturières, lingères, brodeuses, mais aussi commerçantes, employées de grand magasin, des administrations de la rive droite, enseignantes ou professionnelles de santé….
Alain Houisse a présenté le contexte politique dans lequel a été votée la loi des 3 ans en 1913. Il a relevé et analysé, au travers de la presse du département de la Vienne, les positions du personnel politique sur l’allongement du service militaire de 2 à 3 ans.
Les contributions de F. Metzger et A. Houisse sont disponibles dans la RHPC n°31 qui vient de paraître.
Jean-Noël Lattwein