- En 1940, lorsque l’armistice franco-allemand entre en vigueur, la France est occupée par les Allemands sur une large partie de son territoire. Déjà en 1870 et 1914-1918, des départements français du Nord-Est ont connu l’occupation allemande. Toutefois, celle qui commence en 1940 est singulière, car les militaires allemands ont conçu une parcellisation de la France en fonction de leurs besoins militaires, économiques, politiques et idéologiques.
- Tantôt objets de chantage, tantôt objets d’espoir pour le régime de Vichy, toutes les zones ont été contraignantes qui pour la vie quotidienne des Français, qui pour la bonne marche de l’économie, mais aussi les individus traqués par les polices françaises et allemandes. Cela a incontestablement pesé sur les relations franco-allemandes, sur la politique de collaboration et naturellement sur la vie quotidienne des Français.
Deux histoires défilent parallèlement et parfois, se chevauchent : une histoire de la ligne officielle – c’est-à-dire celle de son instauration, de ses aspects techniques, juridiques, politiques et économiques- et une histoire de la ligne clandestine- à savoir celle des activités illégales interzones, françaises et allemandes des passages. Sur cette dernière, la réponse à toutes nos interrogations est parfois difficile ou incomplète, tant il est vrai que des milliers de personnes ont franchi la ligne de démarcation sans que nous puissions jamais toutes les compter ou les situer sur le tracé. L’histoire de la ligne s’est souvent bornée à celle de ses passeurs, presque toujours résumée de façon romanesque.- L’histoire de la clandestinité du passage interzone embrasse le monde des passeurs, des passagers clandestins et donc, des répressions exercées. Le département de la Vienne a été l’un des treize départements divisé par la ligne de démarcation jusqu’au 1er mars 1943. Châtellerault a souvent servi d’étape de transition vers la France non occupée.
La suite de l’article : Eric Alary, La ligne de démarcation