Qui pourrait imaginer la richesse du tissu artisanal et industriel à Châtellerault à la fin du XIX ème siècle et au début du XX ème ? Les annuaires, réclames dans les journaux, en-têtes de factures en attestent; tous les quartiers de la ville sont concernés. Le travail du bois est particulièrement bien représenté avec plusieurs menuisiers (par exemple rue Rasseteau, rue de Tivoli, rue d’Antran), charpentiers, ébénistes, sabotiers. Les scieries sont nombreuses dans le quartier de Châteauneuf car la présence d’une gare et de lignes de chemin de fer facilite les approvisionnements. Il y a alors de la place pour l’installation d’entreprises rue de l’Abattoir, rue de la Tranchée, route de Richelieu, rue de Tivoli mais on rencontre aussi des scieries dans les autres quartiers de la ville, d’ailleurs on trouve une rue des Scieurs sur la rive droite. En 1912 il existe déjà un « Syndicat ouvrier des scieries mécaniques du bois et parties similaires de Châtellerault » qui a son siège 73 rue de Thuré et compte 60 membres. Comme il était impossible de retrouver des traces de toutes ces entreprises, nous avons privilégié celle qui était la plus importante, Mescle ; M. Ferrand qui y a travaillé toute sa vie a évoqué pour nous lors de plusieurs entretiens son histoire et son fonctionnement. Les archives ayant disparu dans un incendie en 1984, il a consigné ses souvenirs par écrit et nous les a fait partager.
La suite de l’article : Lucienne Guais, Françoise Metzger, Le travail du bois à Châtellerault. L’Entreprise Mescle