Peaux d’oies, plumes et duvets, Jacqueline Gagnaire

Essentiellement agricole, le Poitou, il y a plus de deux cents ans, était riche, outre de ses ânes, de volailles en tous genres.
Mais c’étaient les oies blanches qui faisaient sa réputation dans le domaine de la plume. Les oies de notre région étaient, de l’avis général, les plus fournies en duvet de qualité et d’une rare blancheur. L’histoire raconte qu’il y a fort longtemps des mégissiers hollandais étaient venus s’installer dans la région, amenant avec eux ces oies remarquables dont on retrouve l’espèce encore de nos jours en Hollande, ainsi que leur savoir en matière de tannage. On disait aussi que le sol calcaire de nos campagnes contribuait, par une savante alchimie, à cette particularité.

Quoiqu’il en soit, le commerce de la plume fut florissant aux XIXème et XXèmes siècles. De grands marchés d’oies blanches avaient lieu dans la Vienne : à Gençay, Lusignan, Rouillé, Latillé, le plus important, à Saint-Savin, Vivonne, Mirebeau, Lencloître, mais encore à Châtellerault ou Chauvigny. La demande en plume était grande, bien sûr, à une époque où tout ce que nous garnissons aujourd’hui de matière synthétique l’était alors de plume.
A Poitiers plusieurs établissements importants, dont nous reparlerons, étaient célèbres pour le tannage des peaux d’oies duvetées et surtout pour avoir été les premiers à les teindre. Pratique qui s’étendra à d’autres entreprises jusqu’à devenir dans les années 1950 une véritable industrie de la mode.

 

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Ce contenu a été publié dans 2008, n°16, Histoire industrielle et ouvrière du Châtelleraudais 2ème partie, REVUE D'HISTOIRE DU PAYS CHATELLERAUDAIS, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

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