Du XIe au XVIIIe siècle, on trouve trace en Poitou des « pierroyers » ou carriers, des « choliers », des tuiliers (teblers) et autres artisans du bâtiment. Dans le Châtelleraudais, depuis le XVIe siècle, on extrait des pierres de tuffeau de galeries souterraines. Les carrières d’Antoigné, « les seules qui fournissent des pierres à la ville » sont, en 1766, reliées à la cité par un chemin impraticable les deux tiers de l’année. Il devient urgent de le mettre en état. Les pierres sont des matériaux pondéreux, qui favorisent le creusement d’ornières.
En janvier 1751, deux jeunes gens et le maçon Pierre Trouvé sont écrasés dans une cave du banc de roche en tirant de la pierre. On peut penser que peu de mesures de sécurité existaient pour protéger les ouvriers. Le même document nous apprend que Mathurin Barais, maçon, décédé en 1770, faisait exploiter par des ouvriers à ses gages les carrières qu’il tenait en location des habitants. Cela porte à croire que les habitants étaient propriétaires du sous sol de leurs terres. Un acte notarié parle de François Mirbeau « perreyeur » à Antoigné qui en 1774 vend une parcelle de terre.
Le rapport sur les carrières de pierres à bâtir de la Vienne du 3 juin 1834 décrit pour le Châtelleraudais les carrières d’Antoigné, de la Durauderie et de la Richarderie, situées à 3 km au nord nord-est de la ville. Ces nombreuses carrières, dénommées aussi caves, sont souterraines, ouvertes dans des bancs de craie tuffeau. Lors de la visite du représentant des travaux publics, trois seulement sont en activité. Plusieurs sont exploitées à des intervalles éloignés. Remarquons que c’est la première fois que se met en place une surveillance de ce type de carrières.
La suite de l’article : Geneviève Millet, Les carrières du Châtelleraudais