La conférence de Charles Viaut, docteur en histoire et archéologie a enchanté le public de la salle de la Gornière, le samedi 8 octobre 2022.
Les sources de l’histoire de l’alimentation seigneuriale
- L’alimentation d’une population rurale comporte beaucoup de pain et du vin. La consommation seigneuriale de viande, héritage des royaumes barbares, est très importante au Moyen Age.
- Les sources : textes (livres de recettes, les comptes de gestion), images, archéologie (archéozoologie : mandibule mouton, porc), céramiques (poteries culinaires).
Que mangeait-on ?
- Des céréales : froment, seigle, millet, épeautre. L’avoine est destinée aux chevaux, la bouille d’avoine nourrit le paysan.
- Des viandes en grande quantité : porc, sanglier, mouton, volaille, peu de gibier. La viande de porc distingue le seigneur, sa consommation en fait un marqueur social.
- Peu de poisson, les légumes peu valorisés, les fruits sont appréciés. Beaucoup d’épices exotiques (poivre, cannelles, girofle, muscade).
Manger au château
- On engrange les aliments nécessaires à la cuisine dans des celliers, des souterrains.
- La cuisine devient une pièce à part dès le 10°, 11° s; et prend de l’importance au 15° s. Les repas sont pris dans la grande salle.
- Les banquets au château sont des moments forts. Les tables sont dressées sur des tréteaux. Tous les plats sont servis en même temps. Chacun a son couteau et un verre. Le potage mijote dans un pôt, le rôt comporte les viandes rôties, Entremets et mets sucrés terminent le repas.
Le débat a porté sur :
- La présence de poissons de mer (marqueur social), la présence de peu de fromage, la place des femmes dans les banquets : les femmes jeûnent deux fois par semaine, (la cuisine de tous les jours est l’apanage des femmes, tandis que les hommes se réservent la cuisine professionnelles)
- On mange sur du pain en se servant de ses doigts.
- Les restes sont consommés par les domestiques ou distribués par charité autour du château.